Pour l'intérêt de la Bretagne, c'est-à dire de ceux qui y habitent et des émigrés qui s'en réclament.

Publié le par Rémi BEAUTO

Jean-Jacques-MONNIER.jpg

 

Présidentielles : des années récentes catastrophiques pour la Bretagne.

Il faut y mettre fin et peser pour une meilleure gouvernance.

 

Le point de vue de Jean Jacques MONNIER


J'ai été étonné de certains propos concernant le choix des Bretons pour le second tour de l'élection présidentielle, dimanche prochain. On ne peut se limiter à un seul critère de choix ou à une caricature des positions des uns ou des autres. Evidemment, peser les raisons et les arguments, c'est plus long et peu adapté aux habitudes du net, où l'on répond souvent plus vite que son ombre.

Au risque de ne pas être lu, je m'essaie à cette démarche sans a priori et uniquement mu par l'intérêt pour la Bretagne, c'est-à dire de ceux qui y habitent et des émigrés qui s'en réclament.

 

Je me limite à 5 arguments et une objection.

 

1) La réforme territoriale Sarkozy est une catastrophe pour la Bretagne. Jean Ollivro et Romain Pasquier l'ont bien expliqué depuis longtemps. Elle plafonne les budgets des régions et les fait dépendre entièrement des dotations d'Etat. C'est une perte de la toute petite autonomie gagnée depuis 1982. Elle ouvre la voie à une recentralisation sur le grand Paris et sur les grandes agglomérations au détriment de la plupart des  territoires bretons.

Vous en doutez ? Lisez la préface de Jean Ollivro, à l'excellent livre d'Yvon Ollivier "La désunion française" (L'Harmattan). Et notamment ce passage: "Alors que la France compte 8 millions de pauvres qui en 4 ans ont vu leurs revenus augmenter de 4 %, Paris concentre 63% des Français les plus riches qui, dans le même laps de temps vu les leurs augmenter de 40 %". Il faut à tout prix que l'application de cette réforme centralisatrice soit différé et qu'une partie de son contenu soit modifié. Avec la majorité actuelle, qui l'a votée, c'est cuit.

 

2) la fin de l'aménagement du territoire et la mise en concurrence inégale des régions

On peut évoquer la suppression d'un grand nombre de tribunaux et autres services publics (plus en Bretagne que partout ailleurs : plus de tribunal de grande instance entre St Brieuc et Brest ! les services hospitaliers;
les écoles, les accueils EDF etc).

La poussée du Front national dans une Bretagne d'habitude rétive à ce vote montre comment les territoires et une bonne partie de leur population ont été mis à mal.

Le seul moyen d'empêcher la poursuite de ce drame est de renvoyer la majorité actuelle dans l'opposition et de lutter pour être certain que la réforme territoriale soit repensée sur la base d'une égalité de territoires aux pouvoirs accrus.

 

Dans ce domaine, le choix semble plutôt facile :

 

- Hollande s'est engagé à maintenir les services publics de proximité, à ne plus réduire les moyens de l'enseignement (l'excellence bretonne est déjà en train de s'affaisser faute de moyens). A engager une nouvelle étape dans la décentralisation (voir son programme détaillé sur internet).

 

- Sarkozy a fustigé les errements de la décentralisation sans remettre en cause les privilèges financiers et décisionnels du pouvoir central et du grand Paris.

 

3) langues régionales : un choix plutôt facile aussi

- Sarkozy s'est prononcé clairement contre la ratification de la Charte des langues régionales, alors que Hollande a annoncé qu'il la ferait ratifier.

 

4) Quant à la réunification, hormis quelques individus sympathiques et  courageux (dont François De Rugy), elle n'a de partisans dans aucun appareil quel que soit le vainqueur des élections. Il nous restera à la conquérir, en convainquant nos concitoyens bretons que la réunification, c'est  plus de développement. Dans une Bretagne  exsangue et aux finances pompées par le centralisme, ce sera encore plus difficile. Je ne manque pas une grande manif depuis 29 ans. Tant que nous ne sommes pas capables d'être 40 000 dans les rues de Nantes (comme début 2000 après la catastrophe de l'Erika), le rapport de forces ne sera pas en notre faveur et il 

faudra y travailler sans relâche et dénoncer la politique de bourrage de crâne, type anciens pays de l'est, menée depuis les années 1970 en Loire Alantique.

 

5) Relayons la volonté de changements des Bretons : dans une République fédérale où la Bretagne aurait son autonomie, le choix du président serait sans grande conséquence sur la vie des Bretons. Il se trouve que, durement touchés par la crise combinée à la disparition de l'aménagement du territoire, la Bretagne connaît l'une des plus fortes hausses du chômage de l'hexagone. La réaction des Bretons est de rejeter  fortement le président actuel (à qui ils n'avaient accordé que 47% de leurs

suffrages en 2007). Si nous voulons redonner la parole à la Bretagne, contribuons à ce que le vote des 5 départements Bretons soit aussi le vote de la France.

 

6) Le non choix, c'est contribuer au statu quo

- Il est évident que Hollande n'est pas un militant breton mais il est beaucoup plus démocrate que Sarkozy, dont la façon de gouverner au profit des possédants hérisse une majorité de Bretons, qui vont d'ailleurs le démontrer massivement, qu'on le veuille ou non.

 

- A certains moments, il y a des choix à faire. Le non choix est un soutien au statu quo, un statu quo catastrophique (plus d'aménagement du territoire, concurrence des territoires, inégalités poussées à l'extrême). On est presque arrivé au seuil de non retour où l'action pour le développement de la Bretagne sera impossible (au moins hors de l'axe Rennes-Vannes-Nantes).

 

- Je n'ai jamais ménagé mes critiques au PS local et jamais sollicité de strapontins. Mais devant le risque de voir se prolonger une politique qui ruine notre pays, je ne peux pas ne pas choisir. Si Hollande est élu, tout ne sera pas rose. Il restera aux Bretons à arracher les moyens de la justice territoriale et de la diversité culturelle. Si Sarkozy l'est, l'avenir du grand Paris est assuré mais la Bretagne sera encore plus abandonnée à son sort et l'Etat n'assurera plus de péréquation. Que l'on pense par exemple au sort actuel de l'enseignement du breton en collège et lycée, qui est en train de devenir anecdotique partout et ne va pas résister 5 ans (optionnel en voie de

disparition).

 

 - En 1940, il s'est trouvé des Bretons pour dire "ce n'est pas notre guerre". Voire "on est contre la France parce qu'elle n'enseigne pas la langue bretonne". On en paie encore aujourd'hui les conséquences.

Une grande majorité du peuple breton souffre et souhaite la fin de la politique de ruine et d'inégalité territoriale et sociale actuelle. Soyons à ses côtés pour mettre fin au pouvoir actuel et à la concentration destructrice de l'économie. 

Cela ne signifie aucune allégeance à qui que ce soit.

 

7) Une abstention patriotique ?

 On ne voterait pas pour ne pas voter pour le candidat d'un "parti français".

Pourtant, les Bretons vont subir directement la politique du vainqueur et de sa majorité. Dans le cas du président sortant, on en connaît les effets. Ne pas voter ou ne pas choisir, c'est choisir que ça continue, avec toutes les aggravations en cours.

 

- En 1981, la quasi totalité de l'emsav avait appelé à voter Mitterrand (Glenmor, Servat, Guel, Per Denez, Gwernig, Poilvet, Fouéré et j'en passe beaucoup). L'UDB s'était elle limitée à un appel à "battre la droite", pas forcément bien compris des Bretons.

 

Le choix "Hollande", c'est le choix de Christian Troadec d'une côté, de l'UDB de l'autre et sûrement d'une majorité de ceux qui ont la Bretagne au coeur. Ou alors, si l'une est traitre à la cause bretonne (!), l'autre le serait aussi ! Tout le monde a vu le tract de C.T à côté de Hollande: "Hollande président, Troadec député".

Il n'y a aucune contradiction entre les deux. On peut reconnaître à Christian Troadec la qualité d'être proche de la population et de sentir ce qu'elle veut (cf l'animation de la défense victorieuse de l'hôpital de Carhaix).

 

Au-delà du subjectif, les critères que je propose sont l'intérêt des Bretons - notamment des plus modestes -
et de la démocratie (qui ne nous laisse pas indifférents). Ne vivant pas du système, on me fera crédit d'agir  par conviction, en m'appuyant sur une connaissance approfondie et à jour des réalités bretonnes (voir la trentaine de livres à laquelle j'ai participé).


PS (sic): un petit mot encore pour tous ceux qui croient qu'être élu sur une base bretonne de gauche est une sinécure : c'est un combat de tous les instants, un investissement personnel énorme, et quelques résultats, ça et là, qui nous font chaud au coeur des Bretons que nous sommes. Que l'on soit d'accord ou non avec le choix qu'ont fait ces militants, ils ont au moins le droit, sinon à la reconnaissance, du moins au respect, même sur le web...

Il est vrai que sur le clavier, tout est plus facile.

Tribune libre Jean-Jacques Monnier: pourquoi je voterai Hollande, les yeux bien ouverts Source : Jean-Jacques Monnier Porte parole:Jean-Jacques Monnier Publié le 29/04/12 22:30 SAINT-BRIEUC/SANT BRIEG— Présidentielles: des années récentes catastrophiques pour la Bretagne. Il faut y mettre fin et peser pour une meilleure gouvernance. J'ai été étonné de certains propos concernant le choix des Bretons pour le second tour de l'élection présidentielle, dimanche prochain. On ne peut se limiter à un seul critère de choix ou à une caricature des positions des uns ou des autres. Evidemment, peser les raisons et les arguments, c'est plus long et peu adapté aux habitudes du net, où l'on répond souvent plus vite que son ombre. Au risque de ne pas être lu, je m'essaie à cette démarche sans a priori,uniquement mu par l'intérêt pour la Bretagne, c'est-à dire de ceux qui y habitent et des émigrés qui s'en réclament. Je me limite à 5 arguments et une objection. 1) La réforme territoriale Sarkozy est une catastrophe pour la Bretagne. Jean Ollivro et Romain Pasquier l'ont bien expliqué depuis longtemps. Elle plafonne les budgets des régions et les fait dépendre entièrement des dotations d'Etat. C'est une perte de la toute petite autonomie gagnée depuis 1982. Elle ouvre la voie à une recentralisation sur le grand Paris et sur les grandes agglomérations au détriment de la plupart des territoires bretons. Vous en doutez? Lisez la préface de Jean Ollivro à l'excellent livre d'Yvon Ollivier «La désunion française» (L'Harmattan). Et notamment ce passage: «Alors que la France compte 8 millions de pauvres qui en 4 ans ont vu leurs revenus augmenter de 4%, Paris concentre 63% des Français les plus riches qui, dans le même laps de temps vu les leurs augmenter de 40%» Il faut à tout prix que l'application de cette réforme centralisatrice soit différé et qu'une partie de son contenu soit modifié. Avec la majorité actuelle, qui l'a votée, c'est cuit. 2) la fin de l'aménagement du territoire et la mise en concurrence inégale des régions On peut évoquer la suppression d'un grand nombre de tribunaux et autres services publics (plus en Bretagne que partout ailleurs: plus de tribunal de grande instance entre St Brieuc et Brest ! les services hospitaliers; les écoles, les accueils EDF etc). La poussée du Front national dans une Bretagne d'habitude rétive à ce vote montre comment les territoires et une bonne partie de leur population ont été mis à mal. Le seul moyen d'empêcher la poursuite de ce drame est de renvoyer la majorité actuelle dans l'opposition et de lutter pour être certain que la réforme territoriale soit repensée sur la base d'une égalité de territoires aux pouvoirs accrus. Dans ce domaine, le choix semble plutôt facile: -Hollande s'est engagé à maintenir les services publics de proximité, à ne plus réduire les moyens de l'enseignement (l'excellence bretonne est déjà en train de s'affaisser faute de moyens). A engager une nouvelle étape dans la décentralisation (voir son programme détaillé sur internet). -Sarkozy a fustigé les errements de la décentralisation sans remettre en cause les privilèges financiers et décisionnels du pouvoir central et du grand Paris. 3) langues régionales : un choix plutôt facile aussi -Sarkozy s'est prononcé clairement contre la ratification de la Charte des langues régionales, alors que Hollande a annoncé qu'il la ferait ratifier. 4) Quant à la réunification, hormis quelques individus sympathiques et courageux (dont François De Rugy), elle n'a de partisans dans aucun appareil quel que soit le vainqueur des élections. Il nous restera à la conquérir, en convainquant nos concitoyens bretons que la réunification, c'est plus de développement. Dans une Bretagne exsangue et aux finances pompées par le centralisme, ce sera encore plus difficile. Je ne manque pas une grande manif depuis 29 ans. Tant que nous ne sommes pas capables d'être 40 000 dans les rues de Nantes (comme début 2000 après la catastrophe de l'Erika), le rapport de forces ne sera pas en notre faveur et il faudra y travailler sans relâche et dénoncer la politique de bourrage de crâne, type anciens pays de l'est, menée depuis les années 1970 en Loire Alantique. 5) Relayons la volonté de changements des Bretons: dans une République fédérale où la Bretagne aurait son autonomie, le choix du président serait sans grande conséquence sur la vie des Bretons. Il se trouve que, durement touchés par la crise combinée à la disparition de l'aménagement du territoire, la Bretagne connaît l'une des plus fortes hausses du chômage de l'hexagone. La réaction des Bretons sera de rejeter fortement le président actuel (à qui ils n'avaient accordé que 47% de leurs suffrages en 2007). Si nous voulons redonner la parole à la Bretagne, contribuons à ce que le vote des 5 départements Bretons soit aussi le vote de la France. 6) Refuser de choisir, c'est contribuer au statu quo -Il est évident que Hollande n'est pas un militant breton mais il est beaucoup plus démocrate que Sarkozy, dont la façon de gouverner au profit des possédants hérisse une majorité de Bretons, qui vont d'ailleurs le démontrer massivement, qu'on le veuille ou non. -A certains moments, il y a des choix à faire. Le non choix est un soutien à un statu quo catastrophique (plus d'aménagement du territoire, concurrence des territoires, inégalités poussées à l'extrême). On est presque arrivé au seuil de non retour où l'action pour le développement de la Bretagne sera impossible (au moins hors de l'axe Rennes-Vannes-Nantes). -Je n'ai jamais ménagé mes critiques au PS local et jamais sollicité de strapontins. Mais devant le risque de voir se prolonger une politique qui ruine notre pays, je ne peux pas ne pas choisir. Si Hollande est élu, tout ne sera pas rose. Il restera aux Bretons à arracher les moyens de la justice territoriale et de la diversité culturelle. Si Sarkozy l'est, l'avenir du grand Paris est assuré mais la Bretagne sera encore plus abandonnée à son sort et l'Etat n'assurera plus de péréquation. Que l'on pense par exemple au sort actuel de l'enseignement du breton en collège et lycée, qui est en train de devenir anecdotique partout et ne va pas résister 5 ans (optionnel en voie de disparition). -En 1940, il s'est trouvé des Bretons pour dire «ce n'est pas notre guerre». Voire «on est contre la France parce qu'elle n'enseigne pas la langue bretonne». On en paie encore aujourd'hui les conséquences. Une grande majorité du peuple breton souffre et souhaite la fin de la politique de ruine et d'inégalité territoriale et sociale actuelle. Soyons à ses côtés pour mettre fin au pouvoir actuel et à la concentration destructrice de l'économie. Cela ne signifie aucune allégeance à qui que ce soit. 7) Une abstention patriotique? On ne voterait pas pour ne pas voter pour le candidat d'un «parti français». Pourtant, les Bretons vont subir directement la politique du vainqueur et de sa majorité. Dans le cas du président sortant, on en connaît les effets. Ne pas voter ou ne pas choisir, c'est choisir que ça continue, avec toutes les aggravations en cours. -En 1981, la quasi totalité de l'emsav avait appelé à voter Mitterrand (Glenmor, Servat, Guel, Per Denez, Gwernig, Poilvet, Fouéré et j'en passe beaucoup d'autres). De fait, il y a eu des avancées. L'UDB s'était elle limitée à un appel à «battre la droite», pas forcément bien compris des Bretons. Le choix «Hollande», c'est le choix de Christian Troadec d'une côté, de l'UDB de l'autre et sûrement d'une majorité de ceux qui ont la Bretagne au coeur. Si certains considèrent que l'un d'entre eux est «traitre à la cause bretonne» (!), l'autre l'est aussi! Tout le monde a vu le tract de C.T à côté de Hollande: «Hollande président, Troadec député». Il n'y a aucune contradiction entre les deux. On peut au moins reconnaître à Christian Troadec la qualité d'être proche de la population et de sentir ce qu'elle veut (cf l'animation de la défense victorieuse de l'hôpital de Carhaix). Au-delà du subjectif, les critères que je propose sont l'intérêt des Bretons -notamment des plus modestes- et de la démocratie (qui ne nous laisse pas indifférents). Ne vivant pas du système, on me fera crédit d'agir par conviction, en m'appuyant sur une connaissance approfondie et à jour des réalités bretonnes PS (sic): un petit mot encore pour tous ceux qui croient qu'être élu sur une base bretonne de gauche est une sinécure : c'est un combat de tous les instants, un investissement personnel énorme, et quelques résultats, ça et là, qui nous font chaud au coeur des Bretons que nous sommes. Que l'on soit d'accord ou non avec le choix qu'ont fait ces militants, ils ont au moins le droit, sinon à la reconnaissance, du moins au respect, même sur le web... Il est vrai que sur le clavier, tout est plus facile et ne prête guerre à conséquences.... ■ Document PDF Appel à voter Hollande (Jean-Jacques Monnier) Jean-Jacques Monnier est historien et écrivain.

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Tribune libre Jean-Jacques Monnier: pourquoi je voterai Hollande, les yeux bien ouverts Source : Jean-Jacques Monnier Porte parole:Jean-Jacques Monnier Publié le 29/04/12 22:30 SAINT-BRIEUC/SANT BRIEG— Présidentielles: des années récentes catastrophiques pour la Bretagne. Il faut y mettre fin et peser pour une meilleure gouvernance. J'ai été étonné de certains propos concernant le choix des Bretons pour le second tour de l'élection présidentielle, dimanche prochain. On ne peut se limiter à un seul critère de choix ou à une caricature des positions des uns ou des autres. Evidemment, peser les raisons et les arguments, c'est plus long et peu adapté aux habitudes du net, où l'on répond souvent plus vite que son ombre. Au risque de ne pas être lu, je m'essaie à cette démarche sans a priori,uniquement mu par l'intérêt pour la Bretagne, c'est-à dire de ceux qui y habitent et des émigrés qui s'en réclament. Je me limite à 5 arguments et une objection. 1) La réforme territoriale Sarkozy est une catastrophe pour la Bretagne. Jean Ollivro et Romain Pasquier l'ont bien expliqué depuis longtemps. Elle plafonne les budgets des régions et les fait dépendre entièrement des dotations d'Etat. C'est une perte de la toute petite autonomie gagnée depuis 1982. Elle ouvre la voie à une recentralisation sur le grand Paris et sur les grandes agglomérations au détriment de la plupart des territoires bretons. Vous en doutez? Lisez la préface de Jean Ollivro à l'excellent livre d'Yvon Ollivier «La désunion française» (L'Harmattan). Et notamment ce passage: «Alors que la France compte 8 millions de pauvres qui en 4 ans ont vu leurs revenus augmenter de 4%, Paris concentre 63% des Français les plus riches qui, dans le même laps de temps vu les leurs augmenter de 40%» Il faut à tout prix que l'application de cette réforme centralisatrice soit différé et qu'une partie de son contenu soit modifié. Avec la majorité actuelle, qui l'a votée, c'est cuit. 2) la fin de l'aménagement du territoire et la mise en concurrence inégale des régions On peut évoquer la suppression d'un grand nombre de tribunaux et autres services publics (plus en Bretagne que partout ailleurs: plus de tribunal de grande instance entre St Brieuc et Brest ! les services hospitaliers; les écoles, les accueils EDF etc). La poussée du Front national dans une Bretagne d'habitude rétive à ce vote montre comment les territoires et une bonne partie de leur population ont été mis à mal. Le seul moyen d'empêcher la poursuite de ce drame est de renvoyer la majorité actuelle dans l'opposition et de lutter pour être certain que la réforme territoriale soit repensée sur la base d'une égalité de territoires aux pouvoirs accrus. Dans ce domaine, le choix semble plutôt facile: -Hollande s'est engagé à maintenir les services publics de proximité, à ne plus réduire les moyens de l'enseignement (l'excellence bretonne est déjà en train de s'affaisser faute de moyens). A engager une nouvelle étape dans la décentralisation (voir son programme détaillé sur internet). -Sarkozy a fustigé les errements de la décentralisation sans remettre en cause les privilèges financiers et décisionnels du pouvoir central et du grand Paris. 3) langues régionales : un choix plutôt facile aussi -Sarkozy s'est prononcé clairement contre la ratification de la Charte des langues régionales, alors que Hollande a annoncé qu'il la ferait ratifier. 4) Quant à la réunification, hormis quelques individus sympathiques et courageux (dont François De Rugy), elle n'a de partisans dans aucun appareil quel que soit le vainqueur des élections. Il nous restera à la conquérir, en convainquant nos concitoyens bretons que la réunification, c'est plus de développement. Dans une Bretagne exsangue et aux finances pompées par le centralisme, ce sera encore plus difficile. Je ne manque pas une grande manif depuis 29 ans. Tant que nous ne sommes pas capables d'être 40 000 dans les rues de Nantes (comme début 2000 après la catastrophe de l'Erika), le rapport de forces ne sera pas en notre faveur et il faudra y travailler sans relâche et dénoncer la politique de bourrage de crâne, type anciens pays de l'est, menée depuis les années 1970 en Loire Alantique. 5) Relayons la volonté de changements des Bretons: dans une République fédérale où la Bretagne aurait son autonomie, le choix du président serait sans grande conséquence sur la vie des Bretons. Il se trouve que, durement touchés par la crise combinée à la disparition de l'aménagement du territoire, la Bretagne connaît l'une des plus fortes hausses du chômage de l'hexagone. La réaction des Bretons sera de rejeter fortement le président actuel (à qui ils n'avaient accordé que 47% de leurs suffrages en 2007). Si nous voulons redonner la parole à la Bretagne, contribuons à ce que le vote des 5 départements Bretons soit aussi le vote de la France. 6) Refuser de choisir, c'est contribuer au statu quo -Il est évident que Hollande n'est pas un militant breton mais il est beaucoup plus démocrate que Sarkozy, dont la façon de gouverner au profit des possédants hérisse une majorité de Bretons, qui vont d'ailleurs le démontrer massivement, qu'on le veuille ou non. -A certains moments, il y a des choix à faire. Le non choix est un soutien à un statu quo catastrophique (plus d'aménagement du territoire, concurrence des territoires, inégalités poussées à l'extrême). On est presque arrivé au seuil de non retour où l'action pour le développement de la Bretagne sera impossible (au moins hors de l'axe Rennes-Vannes-Nantes). -Je n'ai jamais ménagé mes critiques au PS local et jamais sollicité de strapontins. Mais devant le risque de voir se prolonger une politique qui ruine notre pays, je ne peux pas ne pas choisir. Si Hollande est élu, tout ne sera pas rose. Il restera aux Bretons à arracher les moyens de la justice territoriale et de la diversité culturelle. Si Sarkozy l'est, l'avenir du grand Paris est assuré mais la Bretagne sera encore plus abandonnée à son sort et l'Etat n'assurera plus de péréquation. Que l'on pense par exemple au sort actuel de l'enseignement du breton en collège et lycée, qui est en train de devenir anecdotique partout et ne va pas résister 5 ans (optionnel en voie de disparition). -En 1940, il s'est trouvé des Bretons pour dire «ce n'est pas notre guerre». Voire «on est contre la France parce qu'elle n'enseigne pas la langue bretonne». On en paie encore aujourd'hui les conséquences. Une grande majorité du peuple breton souffre et souhaite la fin de la politique de ruine et d'inégalité territoriale et sociale actuelle. Soyons à ses côtés pour mettre fin au pouvoir actuel et à la concentration destructrice de l'économie. Cela ne signifie aucune allégeance à qui que ce soit. 7) Une abstention patriotique? On ne voterait pas pour ne pas voter pour le candidat d'un «parti français». Pourtant, les Bretons vont subir directement la politique du vainqueur et de sa majorité. Dans le cas du président sortant, on en connaît les effets. Ne pas voter ou ne pas choisir, c'est choisir que ça continue, avec toutes les aggravations en cours. -En 1981, la quasi totalité de l'emsav avait appelé à voter Mitterrand (Glenmor, Servat, Guel, Per Denez, Gwernig, Poilvet, Fouéré et j'en passe beaucoup d'autres). De fait, il y a eu des avancées. L'UDB s'était elle limitée à un appel à «battre la droite», pas forcément bien compris des Bretons. Le choix «Hollande», c'est le choix de Christian Troadec d'une côté, de l'UDB de l'autre et sûrement d'une majorité de ceux qui ont la Bretagne au coeur. Si certains considèrent que l'un d'entre eux est «traitre à la cause bretonne» (!), l'autre l'est aussi! Tout le monde a vu le tract de C.T à côté de Hollande: «Hollande président, Troadec député». Il n'y a aucune contradiction entre les deux. On peut au moins reconnaître à Christian Troadec la qualité d'être proche de la population et de sentir ce qu'elle veut (cf l'animation de la défense victorieuse de l'hôpital de Carhaix). Au-delà du subjectif, les critères que je propose sont l'intérêt des Bretons -notamment des plus modestes- et de la démocratie (qui ne nous laisse pas indifférents). Ne vivant pas du système, on me fera crédit d'agir par conviction, en m'appuyant sur une connaissance approfondie et à jour des réalités bretonnes PS (sic): un petit mot encore pour tous ceux qui croient qu'être élu sur une base bretonne de gauche est une sinécure : c'est un combat de tous les instants, un investissement personnel énorme, et quelques résultats, ça et là, qui nous font chaud au coeur des Bretons que nous sommes. Que l'on soit d'accord ou non avec le choix qu'ont fait ces militants, ils ont au moins le droit, sinon à la reconnaissance, du moins au respect, même sur le web... Il est vrai que sur le clavier, tout est plus facile et ne prête guerre à conséquences.... ■ Document PDF Appel à voter Hollande (Jean-Jacques Monnier) Jean-Jacques Monnier est historien et écrivain.

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Tribune libre Jean-Jacques Monnier: pourquoi je voterai Hollande, les yeux bien ouverts Source : Jean-Jacques Monnier Porte parole:Jean-Jacques Monnier Publié le 29/04/12 22:30 SAINT-BRIEUC/SANT BRIEG— Présidentielles: des années récentes catastrophiques pour la Bretagne. Il faut y mettre fin et peser pour une meilleure gouvernance. J'ai été étonné de certains propos concernant le choix des Bretons pour le second tour de l'élection présidentielle, dimanche prochain. On ne peut se limiter à un seul critère de choix ou à une caricature des positions des uns ou des autres. Evidemment, peser les raisons et les arguments, c'est plus long et peu adapté aux habitudes du net, où l'on répond souvent plus vite que son ombre. Au risque de ne pas être lu, je m'essaie à cette démarche sans a priori,uniquement mu par l'intérêt pour la Bretagne, c'est-à dire de ceux qui y habitent et des émigrés qui s'en réclament. Je me limite à 5 arguments et une objection. 1) La réforme territoriale Sarkozy est une catastrophe pour la Bretagne. Jean Ollivro et Romain Pasquier l'ont bien expliqué depuis longtemps. Elle plafonne les budgets des régions et les fait dépendre entièrement des dotations d'Etat. C'est une perte de la toute petite autonomie gagnée depuis 1982. Elle ouvre la voie à une recentralisation sur le grand Paris et sur les grandes agglomérations au détriment de la plupart des territoires bretons. Vous en doutez? Lisez la préface de Jean Ollivro à l'excellent livre d'Yvon Ollivier «La désunion française» (L'Harmattan). Et notamment ce passage: «Alors que la France compte 8 millions de pauvres qui en 4 ans ont vu leurs revenus augmenter de 4%, Paris concentre 63% des Français les plus riches qui, dans le même laps de temps vu les leurs augmenter de 40%» Il faut à tout prix que l'application de cette réforme centralisatrice soit différé et qu'une partie de son contenu soit modifié. Avec la majorité actuelle, qui l'a votée, c'est cuit. 2) la fin de l'aménagement du territoire et la mise en concurrence inégale des régions On peut évoquer la suppression d'un grand nombre de tribunaux et autres services publics (plus en Bretagne que partout ailleurs: plus de tribunal de grande instance entre St Brieuc et Brest ! les services hospitaliers; les écoles, les accueils EDF etc). La poussée du Front national dans une Bretagne d'habitude rétive à ce vote montre comment les territoires et une bonne partie de leur population ont été mis à mal. Le seul moyen d'empêcher la poursuite de ce drame est de renvoyer la majorité actuelle dans l'opposition et de lutter pour être certain que la réforme territoriale soit repensée sur la base d'une égalité de territoires aux pouvoirs accrus. Dans ce domaine, le choix semble plutôt facile: -Hollande s'est engagé à maintenir les services publics de proximité, à ne plus réduire les moyens de l'enseignement (l'excellence bretonne est déjà en train de s'affaisser faute de moyens). A engager une nouvelle étape dans la décentralisation (voir son programme détaillé sur internet). -Sarkozy a fustigé les errements de la décentralisation sans remettre en cause les privilèges financiers et décisionnels du pouvoir central et du grand Paris. 3) langues régionales : un choix plutôt facile aussi -Sarkozy s'est prononcé clairement contre la ratification de la Charte des langues régionales, alors que Hollande a annoncé qu'il la ferait ratifier. 4) Quant à la réunification, hormis quelques individus sympathiques et courageux (dont François De Rugy), elle n'a de partisans dans aucun appareil quel que soit le vainqueur des élections. Il nous restera à la conquérir, en convainquant nos concitoyens bretons que la réunification, c'est plus de développement. Dans une Bretagne exsangue et aux finances pompées par le centralisme, ce sera encore plus difficile. Je ne manque pas une grande manif depuis 29 ans. Tant que nous ne sommes pas capables d'être 40 000 dans les rues de Nantes (comme début 2000 après la catastrophe de l'Erika), le rapport de forces ne sera pas en notre faveur et il faudra y travailler sans relâche et dénoncer la politique de bourrage de crâne, type anciens pays de l'est, menée depuis les années 1970 en Loire Alantique. 5) Relayons la volonté de changements des Bretons: dans une République fédérale où la Bretagne aurait son autonomie, le choix du président serait sans grande conséquence sur la vie des Bretons. Il se trouve que, durement touchés par la crise combinée à la disparition de l'aménagement du territoire, la Bretagne connaît l'une des plus fortes hausses du chômage de l'hexagone. La réaction des Bretons sera de rejeter fortement le président actuel (à qui ils n'avaient accordé que 47% de leurs suffrages en 2007). Si nous voulons redonner la parole à la Bretagne, contribuons à ce que le vote des 5 départements Bretons soit aussi le vote de la France. 6) Refuser de choisir, c'est contribuer au statu quo -Il est évident que Hollande n'est pas un militant breton mais il est beaucoup plus démocrate que Sarkozy, dont la façon de gouverner au profit des possédants hérisse une majorité de Bretons, qui vont d'ailleurs le démontrer massivement, qu'on le veuille ou non. -A certains moments, il y a des choix à faire. Le non choix est un soutien à un statu quo catastrophique (plus d'aménagement du territoire, concurrence des territoires, inégalités poussées à l'extrême). On est presque arrivé au seuil de non retour où l'action pour le développement de la Bretagne sera impossible (au moins hors de l'axe Rennes-Vannes-Nantes). -Je n'ai jamais ménagé mes critiques au PS local et jamais sollicité de strapontins. Mais devant le risque de voir se prolonger une politique qui ruine notre pays, je ne peux pas ne pas choisir. Si Hollande est élu, tout ne sera pas rose. Il restera aux Bretons à arracher les moyens de la justice territoriale et de la diversité culturelle. Si Sarkozy l'est, l'avenir du grand Paris est assuré mais la Bretagne sera encore plus abandonnée à son sort et l'Etat n'assurera plus de péréquation. Que l'on pense par exemple au sort actuel de l'enseignement du breton en collège et lycée, qui est en train de devenir anecdotique partout et ne va pas résister 5 ans (optionnel en voie de disparition). -En 1940, il s'est trouvé des Bretons pour dire «ce n'est pas notre guerre». Voire «on est contre la France parce qu'elle n'enseigne pas la langue bretonne». On en paie encore aujourd'hui les conséquences. Une grande majorité du peuple breton souffre et souhaite la fin de la politique de ruine et d'inégalité territoriale et sociale actuelle. Soyons à ses côtés pour mettre fin au pouvoir actuel et à la concentration destructrice de l'économie. Cela ne signifie aucune allégeance à qui que ce soit. 7) Une abstention patriotique? On ne voterait pas pour ne pas voter pour le candidat d'un «parti français». Pourtant, les Bretons vont subir directement la politique du vainqueur et de sa majorité. Dans le cas du président sortant, on en connaît les effets. Ne pas voter ou ne pas choisir, c'est choisir que ça continue, avec toutes les aggravations en cours. -En 1981, la quasi totalité de l'emsav avait appelé à voter Mitterrand (Glenmor, Servat, Guel, Per Denez, Gwernig, Poilvet, Fouéré et j'en passe beaucoup d'autres). De fait, il y a eu des avancées. L'UDB s'était elle limitée à un appel à «battre la droite», pas forcément bien compris des Bretons. Le choix «Hollande», c'est le choix de Christian Troadec d'une côté, de l'UDB de l'autre et sûrement d'une majorité de ceux qui ont la Bretagne au coeur. Si certains considèrent que l'un d'entre eux est «traitre à la cause bretonne» (!), l'autre l'est aussi! Tout le monde a vu le tract de C.T à côté de Hollande: «Hollande président, Troadec député». Il n'y a aucune contradiction entre les deux. On peut au moins reconnaître à Christian Troadec la qualité d'être proche de la population et de sentir ce qu'elle veut (cf l'animation de la défense victorieuse de l'hôpital de Carhaix). Au-delà du subjectif, les critères que je propose sont l'intérêt des Bretons -notamment des plus modestes- et de la démocratie (qui ne nous laisse pas indifférents). Ne vivant pas du système, on me fera crédit d'agir par conviction, en m'appuyant sur une connaissance approfondie et à jour des réalités bretonnes PS (sic): un petit mot encore pour tous ceux qui croient qu'être élu sur une base bretonne de gauche est une sinécure : c'est un combat de tous les instants, un investissement personnel énorme, et quelques résultats, ça et là, qui nous font chaud au coeur des Bretons que nous sommes. Que l'on soit d'accord ou non avec le choix qu'ont fait ces militants, ils ont au moins le droit, sinon à la reconnaissance, du moins au respect, même sur le web... Il est vrai que sur le clavier, tout est plus facile et ne prête guerre à conséquences.... ■ Document PDF Appel à voter Hollande (Jean-Jacques Monnier) Jean-Jacques Monnier est historien et écrivain.

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Autres articles : image Tribune libre Jean-Jacques Monnier: pourquoi je voterai Hollande, les yeux bien ouverts Source : Jean-Jacques Monnier Porte parole:Jean-Jacques Monnier Publié le 29/04/12 22:30 SAINT-BRIEUC/SANT BRIEG— Présidentielles: des années récentes catastrophiques pour la Bretagne. Il faut y mettre fin et peser pour une meilleure gouvernance. J'ai été étonné de certains propos concernant le choix des Bretons pour le second tour de l'élection présidentielle, dimanche prochain. On ne peut se limiter à un seul critère de choix ou à une caricature des positions des uns ou des autres. Evidemment, peser les raisons et les arguments, c'est plus long et peu adapté aux habitudes du net, où l'on répond souvent plus vite que son ombre. Au risque de ne pas être lu, je m'essaie à cette démarche sans a priori,uniquement mu par l'intérêt pour la Bretagne, c'est-à dire de ceux qui y habitent et des émigrés qui s'en réclament. Je me limite à 5 arguments et une objection. 1) La réforme territoriale Sarkozy est une catastrophe pour la Bretagne. Jean Ollivro et Romain Pasquier l'ont bien expliqué depuis longtemps. Elle plafonne les budgets des régions et les fait dépendre entièrement des dotations d'Etat. C'est une perte de la toute petite autonomie gagnée depuis 1982. Elle ouvre la voie à une recentralisation sur le grand Paris et sur les grandes agglomérations au détriment de la plupart des territoires bretons. Vous en doutez? Lisez la préface de Jean Ollivro à l'excellent livre d'Yvon Ollivier «La désunion française» (L'Harmattan). Et notamment ce passage: «Alors que la France compte 8 millions de pauvres qui en 4 ans ont vu leurs revenus augmenter de 4%, Paris concentre 63% des Français les plus riches qui, dans le même laps de temps vu les leurs augmenter de 40%» Il faut à tout prix que l'application de cette réforme centralisatrice soit différé et qu'une partie de son contenu soit modifié. Avec la majorité actuelle, qui l'a votée, c'est cuit. 2) la fin de l'aménagement du territoire et la mise en concurrence inégale des régions On peut évoquer la suppression d'un grand nombre de tribunaux et autres services publics (plus en Bretagne que partout ailleurs: plus de tribunal de grande instance entre St Brieuc et Brest ! les services hospitaliers; les écoles, les accueils EDF etc). La poussée du Front national dans une Bretagne d'habitude rétive à ce vote montre comment les territoires et une bonne partie de leur population ont été mis à mal. Le seul moyen d'empêcher la poursuite de ce drame est de renvoyer la majorité actuelle dans l'opposition et de lutter pour être certain que la réforme territoriale soit repensée sur la base d'une égalité de territoires aux pouvoirs accrus. Dans ce domaine, le choix semble plutôt facile: -Hollande s'est engagé à maintenir les services publics de proximité, à ne plus réduire les moyens de l'enseignement (l'excellence bretonne est déjà en train de s'affaisser faute de moyens). A engager une nouvelle étape dans la décentralisation (voir son programme détaillé sur internet). -Sarkozy a fustigé les errements de la décentralisation sans remettre en cause les privilèges financiers et décisionnels du pouvoir central et du grand Paris. 3) langues régionales : un choix plutôt facile aussi -Sarkozy s'est prononcé clairement contre la ratification de la Charte des langues régionales, alors que Hollande a annoncé qu'il la ferait ratifier. 4) Quant à la réunification, hormis quelques individus sympathiques et courageux (dont François De Rugy), elle n'a de partisans dans aucun appareil quel que soit le vainqueur des élections. Il nous restera à la conquérir, en convainquant nos concitoyens bretons que la réunification, c'est plus de développement. Dans une Bretagne exsangue et aux finances pompées par le centralisme, ce sera encore plus difficile. Je ne manque pas une grande manif depuis 29 ans. Tant que nous ne sommes pas capables d'être 40 000 dans les rues de Nantes (comme début 2000 après la catastrophe de l'Erika), le rapport de forces ne sera pas en notre faveur et il faudra y travailler sans relâche et dénoncer la politique de bourrage de crâne, type anciens pays de l'est, menée depuis les années 1970 en Loire Alantique. 5) Relayons la volonté de changements des Bretons: dans une République fédérale où la Bretagne aurait son autonomie, le choix du président serait sans grande conséquence sur la vie des Bretons. Il se trouve que, durement touchés par la crise combinée à la disparition de l'aménagement du territoire, la Bretagne connaît l'une des plus fortes hausses du chômage de l'hexagone. La réaction des Bretons sera de rejeter fortement le président actuel (à qui ils n'avaient accordé que 47% de leurs suffrages en 2007). Si nous voulons redonner la parole à la Bretagne, contribuons à ce que le vote des 5 départements Bretons soit aussi le vote de la France. 6) Refuser de choisir, c'est contribuer au statu quo -Il est évident que Hollande n'est pas un militant breton mais il est beaucoup plus démocrate que Sarkozy, dont la façon de gouverner au profit des possédants hérisse une majorité de Bretons, qui vont d'ailleurs le démontrer massivement, qu'on le veuille ou non. -A certains moments, il y a des choix à faire. Le non choix est un soutien à un statu quo catastrophique (plus d'aménagement du territoire, concurrence des territoires, inégalités poussées à l'extrême). On est presque arrivé au seuil de non retour où l'action pour le développement de la Bretagne sera impossible (au moins hors de l'axe Rennes-Vannes-Nantes). -Je n'ai jamais ménagé mes critiques au PS local et jamais sollicité de strapontins. Mais devant le risque de voir se prolonger une politique qui ruine notre pays, je ne peux pas ne pas choisir. Si Hollande est élu, tout ne sera pas rose. Il restera aux Bretons à arracher les moyens de la justice territoriale et de la diversité culturelle. Si Sarkozy l'est, l'avenir du grand Paris est assuré mais la Bretagne sera encore plus abandonnée à son sort et l'Etat n'assurera plus de péréquation. Que l'on pense par exemple au sort actuel de l'enseignement du breton en collège et lycée, qui est en train de devenir anecdotique partout et ne va pas résister 5 ans (optionnel en voie de disparition). -En 1940, il s'est trouvé des Bretons pour dire «ce n'est pas notre guerre». Voire «on est contre la France parce qu'elle n'enseigne pas la langue bretonne». On en paie encore aujourd'hui les conséquences. Une grande majorité du peuple breton souffre et souhaite la fin de la politique de ruine et d'inégalité territoriale et sociale actuelle. Soyons à ses côtés pour mettre fin au pouvoir actuel et à la concentration destructrice de l'économie. Cela ne signifie aucune allégeance à qui que ce soit. 7) Une abstention patriotique? On ne voterait pas pour ne pas voter pour le candidat d'un «parti français». Pourtant, les Bretons vont subir directement la politique du vainqueur et de sa majorité. Dans le cas du président sortant, on en connaît les effets. Ne pas voter ou ne pas choisir, c'est choisir que ça continue, avec toutes les aggravations en cours. -En 1981, la quasi totalité de l'emsav avait appelé à voter Mitterrand (Glenmor, Servat, Guel, Per Denez, Gwernig, Poilvet, Fouéré et j'en passe beaucoup d'autres). De fait, il y a eu des avancées. L'UDB s'était elle limitée à un appel à «battre la droite», pas forcément bien compris des Bretons. Le choix «Hollande», c'est le choix de Christian Troadec d'une côté, de l'UDB de l'autre et sûrement d'une majorité de ceux qui ont la Bretagne au coeur. Si certains considèrent que l'un d'entre eux est «traitre à la cause bretonne» (!), l'autre l'est aussi! Tout le monde a vu le tract de C.T à côté de Hollande: «Hollande président, Troadec député». Il n'y a aucune contradiction entre les deux. On peut au moins reconnaître à Christian Troadec la qualité d'être proche de la population et de sentir ce qu'elle veut (cf l'animation de la défense victorieuse de l'hôpital de Carhaix). Au-delà du subjectif, les critères que je propose sont l'intérêt des Bretons -notamment des plus modestes- et de la démocratie (qui ne nous laisse pas indifférents). Ne vivant pas du système, on me fera crédit d'agir par conviction, en m'appuyant sur une connaissance approfondie et à jour des réalités bretonnes PS (sic): un petit mot encore pour tous ceux qui croient qu'être élu sur une base bretonne de gauche est une sinécure : c'est un combat de tous les instants, un investissement personnel énorme, et quelques résultats, ça et là, qui nous font chaud au coeur des Bretons que nous sommes. Que l'on soit d'accord ou non avec le choix qu'ont fait ces militants, ils ont au moins le droit, sinon à la reconnaissance, du moins au respect, même sur le web... Il est vrai que sur le clavier, tout est plus facile et ne prête guerre à conséquences.... ■ Document PDF Appel à voter Hollande (Jean-Jacques Monnier) Jean-Jacques Monnier est historien et écrivain.

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Autres articles : image Tribune libre Jean-Jacques Monnier: pourquoi je voterai Hollande, les yeux bien ouverts Source : Jean-Jacques Monnier Porte parole:Jean-Jacques Monnier Publié le 29/04/12 22:30 SAINT-BRIEUC/SANT BRIEG— Présidentielles: des années récentes catastrophiques pour la Bretagne. Il faut y mettre fin et peser pour une meilleure gouvernance. J'ai été étonné de certains propos concernant le choix des Bretons pour le second tour de l'élection présidentielle, dimanche prochain. On ne peut se limiter à un seul critère de choix ou à une caricature des positions des uns ou des autres. Evidemment, peser les raisons et les arguments, c'est plus long et peu adapté aux habitudes du net, où l'on répond souvent plus vite que son ombre. Au risque de ne pas être lu, je m'essaie à cette démarche sans a priori,uniquement mu par l'intérêt pour la Bretagne, c'est-à dire de ceux qui y habitent et des émigrés qui s'en réclament. Je me limite à 5 arguments et une objection. 1) La réforme territoriale Sarkozy est une catastrophe pour la Bretagne. Jean Ollivro et Romain Pasquier l'ont bien expliqué depuis longtemps. Elle plafonne les budgets des régions et les fait dépendre entièrement des dotations d'Etat. C'est une perte de la toute petite autonomie gagnée depuis 1982. Elle ouvre la voie à une recentralisation sur le grand Paris et sur les grandes agglomérations au détriment de la plupart des territoires bretons. Vous en doutez? Lisez la préface de Jean Ollivro à l'excellent livre d'Yvon Ollivier «La désunion française» (L'Harmattan). Et notamment ce passage: «Alors que la France compte 8 millions de pauvres qui en 4 ans ont vu leurs revenus augmenter de 4%, Paris concentre 63% des Français les plus riches qui, dans le même laps de temps vu les leurs augmenter de 40%» Il faut à tout prix que l'application de cette réforme centralisatrice soit différé et qu'une partie de son contenu soit modifié. Avec la majorité actuelle, qui l'a votée, c'est cuit. 2) la fin de l'aménagement du territoire et la mise en concurrence inégale des régions On peut évoquer la suppression d'un grand nombre de tribunaux et autres services publics (plus en Bretagne que partout ailleurs: plus de tribunal de grande instance entre St Brieuc et Brest ! les services hospitaliers; les écoles, les accueils EDF etc). La poussée du Front national dans une Bretagne d'habitude rétive à ce vote montre comment les territoires et une bonne partie de leur population ont été mis à mal. Le seul moyen d'empêcher la poursuite de ce drame est de renvoyer la majorité actuelle dans l'opposition et de lutter pour être certain que la réforme territoriale soit repensée sur la base d'une égalité de territoires aux pouvoirs accrus. Dans ce domaine, le choix semble plutôt facile: -Hollande s'est engagé à maintenir les services publics de proximité, à ne plus réduire les moyens de l'enseignement (l'excellence bretonne est déjà en train de s'affaisser faute de moyens). A engager une nouvelle étape dans la décentralisation (voir son programme détaillé sur internet). -Sarkozy a fustigé les errements de la décentralisation sans remettre en cause les privilèges financiers et décisionnels du pouvoir central et du grand Paris. 3) langues régionales : un choix plutôt facile aussi -Sarkozy s'est prononcé clairement contre la ratification de la Charte des langues régionales, alors que Hollande a annoncé qu'il la ferait ratifier. 4) Quant à la réunification, hormis quelques individus sympathiques et courageux (dont François De Rugy), elle n'a de partisans dans aucun appareil quel que soit le vainqueur des élections. Il nous restera à la conquérir, en convainquant nos concitoyens bretons que la réunification, c'est plus de développement. Dans une Bretagne exsangue et aux finances pompées par le centralisme, ce sera encore plus difficile. Je ne manque pas une grande manif depuis 29 ans. Tant que nous ne sommes pas capables d'être 40 000 dans les rues de Nantes (comme début 2000 après la catastrophe de l'Erika), le rapport de forces ne sera pas en notre faveur et il faudra y travailler sans relâche et dénoncer la politique de bourrage de crâne, type anciens pays de l'est, menée depuis les années 1970 en Loire Alantique. 5) Relayons la volonté de changements des Bretons: dans une République fédérale où la Bretagne aurait son autonomie, le choix du président serait sans grande conséquence sur la vie des Bretons. Il se trouve que, durement touchés par la crise combinée à la disparition de l'aménagement du territoire, la Bretagne connaît l'une des plus fortes hausses du chômage de l'hexagone. La réaction des Bretons sera de rejeter fortement le président actuel (à qui ils n'avaient accordé que 47% de leurs suffrages en 2007). Si nous voulons redonner la parole à la Bretagne, contribuons à ce que le vote des 5 départements Bretons soit aussi le vote de la France. 6) Refuser de choisir, c'est contribuer au statu quo -Il est évident que Hollande n'est pas un militant breton mais il est beaucoup plus démocrate que Sarkozy, dont la façon de gouverner au profit des possédants hérisse une majorité de Bretons, qui vont d'ailleurs le démontrer massivement, qu'on le veuille ou non. -A certains moments, il y a des choix à faire. Le non choix est un soutien à un statu quo catastrophique (plus d'aménagement du territoire, concurrence des territoires, inégalités poussées à l'extrême). On est presque arrivé au seuil de non retour où l'action pour le développement de la Bretagne sera impossible (au moins hors de l'axe Rennes-Vannes-Nantes). -Je n'ai jamais ménagé mes critiques au PS local et jamais sollicité de strapontins. Mais devant le risque de voir se prolonger une politique qui ruine notre pays, je ne peux pas ne pas choisir. Si Hollande est élu, tout ne sera pas rose. Il restera aux Bretons à arracher les moyens de la justice territoriale et de la diversité culturelle. Si Sarkozy l'est, l'avenir du grand Paris est assuré mais la Bretagne sera encore plus abandonnée à son sort et l'Etat n'assurera plus de péréquation. Que l'on pense par exemple au sort actuel de l'enseignement du breton en collège et lycée, qui est en train de devenir anecdotique partout et ne va pas résister 5 ans (optionnel en voie de disparition). -En 1940, il s'est trouvé des Bretons pour dire «ce n'est pas notre guerre». Voire «on est contre la France parce qu'elle n'enseigne pas la langue bretonne». On en paie encore aujourd'hui les conséquences. Une grande majorité du peuple breton souffre et souhaite la fin de la politique de ruine et d'inégalité territoriale et sociale actuelle. Soyons à ses côtés pour mettre fin au pouvoir actuel et à la concentration destructrice de l'économie. Cela ne signifie aucune allégeance à qui que ce soit. 7) Une abstention patriotique? On ne voterait pas pour ne pas voter pour le candidat d'un «parti français». Pourtant, les Bretons vont subir directement la politique du vainqueur et de sa majorité. Dans le cas du président sortant, on en connaît les effets. Ne pas voter ou ne pas choisir, c'est choisir que ça continue, avec toutes les aggravations en cours. -En 1981, la quasi totalité de l'emsav avait appelé à voter Mitterrand (Glenmor, Servat, Guel, Per Denez, Gwernig, Poilvet, Fouéré et j'en passe beaucoup d'autres). De fait, il y a eu des avancées. L'UDB s'était elle limitée à un appel à «battre la droite», pas forcément bien compris des Bretons. Le choix «Hollande», c'est le choix de Christian Troadec d'une côté, de l'UDB de l'autre et sûrement d'une majorité de ceux qui ont la Bretagne au coeur. Si certains considèrent que l'un d'entre eux est «traitre à la cause bretonne» (!), l'autre l'est aussi! Tout le monde a vu le tract de C.T à côté de Hollande: «Hollande président, Troadec député». Il n'y a aucune contradiction entre les deux. On peut au moins reconnaître à Christian Troadec la qualité d'être proche de la population et de sentir ce qu'elle veut (cf l'animation de la défense victorieuse de l'hôpital de Carhaix). Au-delà du subjectif, les critères que je propose sont l'intérêt des Bretons -notamment des plus modestes- et de la démocratie (qui ne nous laisse pas indifférents). Ne vivant pas du système, on me fera crédit d'agir par conviction, en m'appuyant sur une connaissance approfondie et à jour des réalités bretonnes PS (sic): un petit mot encore pour tous ceux qui croient qu'être élu sur une base bretonne de gauche est une sinécure : c'est un combat de tous les instants, un investissement personnel énorme, et quelques résultats, ça et là, qui nous font chaud au coeur des Bretons que nous sommes. Que l'on soit d'accord ou non avec le choix qu'ont fait ces militants, ils ont au moins le droit, sinon à la reconnaissance, du moins au respect, même sur le web... Il est vrai que sur le clavier, tout est plus facile et ne prête guerre à conséquences.... ■ Document PDF Appel à voter Hollande (Jean-Jacques Monnier) Jean-Jacques Monnier est historien et écrivain.

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